Extrait « Vogia, les débuts d’une nouvelle non-vie »

Nuit 1

Seule,
Suite à la nuit de ma renaissance j’ai erré, comme une âme en peine, seule…
Puis j’ai senti la faim, une faim étrange qui me dévorait les tripes, je me suis arrêtée dans le premier fast food que j’ai trouvé, deux camionneurs, une petite serveuse qui ne devait pas avoir plus de 20 ans, et une chanson qui passait en boucle.
Je m’approche du comptoir la jeune femme ne m’entend pas arriver, je toussote pour lui signaler ma présence, elle sursaute, se retourne, s’excuse et prend ma commande. Je prends mon plateau, me dirige vers une table. Commence à manger, et recrache tout, la nourriture à un drôle de gout, c’est fade! Alors j’attends, j’écoute cette même chanson qui recommence pour la troisième fois. Puis je pars, je pars dans mes pensés, loin de cet endroit maudit, loin de cette cité. Du bruit. Je lève les yeux, les camionneurs sont au comptoir, le ton monte. La fille cri, l’un des deux lève la main le coup part, la fille pleure. J’ai faim, j’ai faim et je suis seul. L’autre rigole, quoi de drôle, la fille se prend un deuxième coup, je me lève, l’autre viens vers moi, me bloque le chemin. Je le regarde dans les yeux, droit dans les yeux, le voila qui me parle maintenant, il ose me demander de retourner m’assoir, à mon tour de rigoler, il lève le bras, ma main part et l’attrape à la gorge, sans m’en rendre compte je le soulève du sol. Ma main sur son cou, un craquement, du sang m’éclabousse le visage, c’est chaud, c’est bon, tellement bon. Le premier camionneur me regarde, la serveuse me regarde, je lâche l’autre, pas très solide ces humains! Je m’approche il recule, il est maintenant contre la vitrine, Maintenant que j’ai gouté au sang j’ai encore plus faim, je fais un bon et me retrouve à ces cotés mes gestes sont rapides et précis, je crois que je lui ai cassé un genou, il cri, il hurle, la fille ce planque derrière sa caisse. J’approche mon visage de son cou, pas solides certes mais avec un cou inouï, je plante mes dents, le sang commence à couler, je sens un nouveau changement en moi, c’est léger, ça picote, ça chatouille, je ris, oh que c’est bon, seigneur que c’est bon. Un nouveau bruit, la serveuse m’observe, elle me parle, elle me demande de partir, pourquoi devrais-je partir ? Je me sens revivre à nouveau, mon corps avais faim m’ai j’étais sourdes de ses exigences, c’étais donc ça qu’IL m’expliquait !
La voila qui hurle à nouveau, me menace d’un couteau de cuisine. Lentement je m’approche, la serre dans mes bras, le couteau tombe. Je lui dépose un baiser sur le front, lui explique que je suis différente, mais qu’elle pourra désormais compter sur moi en cas de problèmes.
Je me décide de quitter les lieux de cette première tragédie dont je suis responsable, d’autres nombreuses suivrons, mais désormais je ne suis plus seule.