Je suis née au 20ème siècle, et ma sœur me suivit quelques minutes plus tard.
Nos parents n’avaient que nous, nous étions leur seule famille, ils étaient la nôtre.
Ma sœur et moi étions similaires, ma sœur et moi étions différentes.
Nous avions toutes deux des cheveux blonds, nous avions la voix douce.
Elle avait les yeux noisette, j’avais les yeux bleus.
Nous avions la taille élancée, nous avions les traits fins.
Elle se montrait obéissante, je me faisais souvent rebelle.
Nous étions justes, nous étions charmantes.
Nos parents nous protégeaient… nos parents nous aimaient.
Oui mais voilà, personne ne peut échapper à la dure réalité de ce monde.
Et tandis que j’entrais dans ma 16ème année, ma sœur toujours sur mes talons,
Je fus brutalement arrachée à notre tendre réalité par une violente explosion.
Qui aurait cru qu’on veuille massacrer des collégiens à grands coups de C4 ?
Et qui se serait douté que cet attentat avait été minutieusement orchestré par des êtres
Dont on soupçonnait l’existence sans pourtant jamais vraiment vouloir l’admettre ?
Comme ce fut le cas pour plusieurs de mes camarades, on ne retrouva pas mon corps parmi les décombres de la scène
Et pour cause. Pour avoir miraculeusement survécu au massacre
Nous fûmes enlevés et menés en un lieu sombre aux relents âcres.
Torturés, mutilés puis de leur sang vidé, pas un seul de mes camarades ne fut épargné.
Moi seule survécu, et c’est à un chasseur de leur race que je devais mon salut.
Pourtant je ne voyais plus nulle part le bien, aussi je décidais de ne pas retourner auprès des miens.
C’était mieux ainsi, à leurs yeux j’étais morte. Livrée à moi-même, je retournais voir le chasseur qui voulut bien m’ouvrir sa porte.
Il vivait seul et n’avait pas de famille, pas d’enfant ni même un ami.
Il n’émit aucun avis lorsque je lui expliquais mon choix, je pense surtout qu’il le comprit.
Esseulé et la solitude lui pesant, il s’occupa de moi comme si j’étais son enfant.
N’ayant pour son art et son talent aucun héritier, il céda à ma requête et accepta de tout m’enseigner.
Je passais des jours, des mois, des années à ses côtés, apprenant tout de lui et pour mes amis me recueillant.
Pourtant tout ceci cessa soudain quand arriva, implacable et violente, le jour de sa propre fin.
D’autres êtres de la nuit avaient frappés une fois encore… et cette fois, bien que méconnaissable, on retrouva le corps.
Mon désespoir devint hargne et je prenais les armes. Ma tristesse devint haine et les morts dans mon sillage apaisèrent ma peine.
Je décidais de partir en quête afin d’exterminer ces êtres et sans relâche je frappais.
Nami, 25 ans, devint chasseuse de vampire.